Édition du mardi 6 juin 2006
Projet de loi engagement national pour le logement: les dispositions d'ores et déjà adoptées
Les députés reprennent ce mardi lexamen des articles restant en débat dans le projet Borloo sur le logement. Les travaux, inscrits jusquà jeudi, pourraient sachever plus tôt que prévu.
Le retrait de «lamendement Ollier», qui prévoyait dinclure dans le quota 20% les logements neufs financés à partir du 1er juillet 2006 grâce à une aide à laccession à la propriété, a été annoncé officiellement par le rapporteur Gérard Hamel à la reprise des travaux en deuxième lecture sur ce texte. On le sait, larticle 55 de la loi SRU impose aux communes de plus de 3.500 habitants (plus de 1.500 habitants en Ile-de-France) un quota de logements sociaux de 20% des résidences principales. La disposition controversée, réintroduite le 17 mai à linitiative de M. Ollier était vivement critiquée par la gauche, lUDF mais aussi par certains députés UMP. Jean-Louis Borloo avait pour sa part justifié la réserve provisoire de cet article avant le retrait de lamendement - par la volonté dintroduire «avant la loi de finances un dispositif amélioré daccession sociale à la propriété». Il faut du temps, a-t-il ajouté car cest un «petit exploit dessayer de le mettre dans le texte» dès maintenant.
Les députés ont aussi rétabli, à lunanimité, la possibilité pour les communes de prélever une taxe communale sur les cessions de terrains nus devenus constructibles du fait de leur classement en zone durbanisation, en 2e lecture du projet de loi sur le logement.
Cette disposition avait été introduite par les sénateurs en première lecture puis supprimée, toujours par les sénateurs, en deuxième lecture. Cette taxe forfaitaire sélève à 10% des deux tiers du prix de cession du terrain. Cest à chaque commune, «sur délibération du conseil municipal», de décider de linstauration ou non de cette taxe. Cette disposition doit entrer en vigueur à compter du 1er janvier 2007.
Les députés ont aussi remplacé le «permis de louer» par une déclaration de mise en location, délivrée par le maire, pour lutter contre les logements insalubres. Les sénateurs avaient rendu expérimental ce dispositif du permis de louer destinés au immeubles de plus de 30 ans en zone urbaine sensible et les députés ont décidé den faire une simple déclaration délivrée par le maire lors de la mise en location.
Michel Piron (UMP), auteur des amendements, a estimé quil préférait «un régime déclaratif, plus simple à gérer et nengageant pas la responsabilité des maires dans les mêmes conditions quun permis». Il a aussi souligné quun permis de louer risquerait de contribuer à «une augmentation des locations sauvages» et que «les loueurs peu scrupuleux risqueraient de cacher encore un peu plus la location sauvage de logements insalubres».
Par ailleurs, lAssemblée nationale a adopté un amendement du député UMP Luc-Marie Chatel qui crée un fonds de garantie destiné à favoriser laccès à un crédit immobilier des ménages aux revenus irréguliers. «Nous savons tous que nous avons une vraie discrimination dont sont victimes les titulaires de contrats qui ne sont pas à durée indéterminée» qui ont du «mal à emprunter pour le logement», a expliqué M. Chatel. Tout en estimant que la question était «absolument prégnante» et «réelle», le ministre de lEmploi, Jean-Louis Borloo, a émis un avis défavorable en arguant dun «problème de financement de la mutualisation» et dun «problème juridique quon a pas encore réglé». Il a toutefois indiqué avoir diligenté fin avril une expertise sur le sujet.
Enfin, les députés ont voté un amendement qui permet aux organismes de HLM de «procurer à des personnes de ressources modestes un logement en location avec promesse dattribution de ce logement en propriété». Ce dispositif, supprimé en 1971, avait permis à 200.000 ménages modestes de devenir propriétaires, a expliqué lUDF Philippe Folliot, dépositaire de lamendement, lors de lexamen en deuxième lecture du texte Borloo sur le logement. Selon lui, «ce nest pas la formule elle-même qui a été remise en
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